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Bunderchrinde, un très vieux souvenir

La Bunderchrinde, malgré le fait que le nom ne soit pas très parlant, est un col reliant Adelboden et Kandersteg. Il se trouve sur l’itinéraire 1 de la Via Alpina. Cet itinéraire traverse les Alpes d’est en ouest, ce qui est, à mon avis un mauvais choix, même s’il ce sens est logique par rapport aux mouvements migratoires de l’histoire. En effet, en parcourant les cols de la Via Alpina d’est en ouest, on est amené systématiquement à grimper aux cols tout en ayant le soleil dans le dos dès le matin. Il vaut certainement mieux de traverser ces cols dans le sens inverse. On a alors l’avantage de pouvoir monter aux cols dans une atmosphère de fraîcheur. La Bunderchrinde n’échappe pas à ce fait.

La dernière, et la seule fois que j’avais traversé ce col remonte à, je n’ose presque pas le dire, 1979. Le fait de parcourir à nouveau cet itinéraire, ne m’a non seulement permis de retrouver ces lieux, mais également de me rappeler de ce que j’étais alors : un sentiment mélangeant nostalgie et fierté. Cela faisait longtemps que je caressais le projet de parcourir à nouveau ce chemin, mais en habitant Genève, il aurait été difficile de pouvoir l’accomplir dans la journée. Maintenant que j’ai changé de lieu de domicile, c’est devenu un peu plus facile.

Ainsi, nous avons pris le bus depuis Frutigen pour Adelboden et descendre à l’arrêt de Oey. A partir de là, peu après avoir traversé l’Allenbach et l’Entschlige, les choses sérieuses ont commencé. Il a fallu suivre la route goudronnée assez raide menant à Bonderle. Bizarrement, je ne me souviens pas de cette route. Cependant, après être descendus en suivant une autre route qui traverse le Bunderlebächli, le souvenir de ce vallon dans lequel on trouve passablement de fougères et de feuilles de pétasite dansant dans l’air du matin, s’est ravivé.

En continuant l’itinéraire balisé, nous avons traversé une succession de pâturages et de forêts, et ce n’est que « I de Louwene » (vers les avalanches), que nous avons dépassé la limite des derniers arbres. A partir de cet endroit, on évolue dans les pâturages de l’étage subalpin et à mesure que l’on monte, le paysage devient de plus en plus minéral. Arrivé à l’alpage de « I de Schrickmatte », on voit deux itinéraires alpins (donc balisés blanc-bleu-blanc) qui permettent de monter à la Cabane Lohner. Quand on suit du regard celui du haut, on a de la peine à croire qu’il franchit la paroi rocheuse. Mais c’est pourtant le cas.

Au-delà, il s’est agit pour nous de grimper la raide côte permettant d’atteindre la cuvette de Bunderchummi. C’est raide, mais c’est dû au fait qu’il doit s’agir d’une ancienne moraine frontale, même si quelques vallums se trouvent dans le sens de la pente. Dans cette cuvette, on a un petit répit avant d’entamer la traversée et les derniers raides 150m de dénivellation permettant d’atteindre le col. Au col, les arêtes partant des deux côtés présentent un curieux empilement de couches. On se trouve là en présence de roches datant du crétacé inférieur.

Sur l’autre versant, le terrain se présente comme sur le versant d’Adelboden : c’est raide et caillouteux. En revanche, une fois qu’on a traversé le pierrier et qu’on a rejoint les pâturages, les choses se calment un tout petit peu pour atteindre l’alpage d’Alpschele. Depuis cet endroit, le sentier traverse presque à l’horizontale les pentes au-dessus d’une barre de rocher jusqu’à une zone de faiblesse de celle-ci, qui est le seul endroit où elle peut être franchie.

La descente en courts lacets sur Ussere Ueschene est raide. Par moment, on a vraiment l’impression de se trouver à la verticale des premiers virages du bas. Par chance, grâce à la pente, on perd très vite en altitude et on ne tarde pas à rejoindre les chalets. En-dessous des chalet d’Ussere Ueschene, la carte des sentiers balisés indique qu’il faut suivre la route d’alpage. Il est cependant plus avantageux de couper cette route en empruntant une vague trace descendant tout droit.

Un fois arrivé sur la route d’Ueschene, il vaut la peine de suivre l’itinéraire balisé, car celui-ci évite de devoir marcher le long de celle-ci (à moins que l’on veuille s’arrêter à l’auberge Lohner). Ce faisant, en suivant le balisage, on marche sur un sentier longeant l’Alpbach et qui rejoint la route à deux reprises. A la deuxième il est avantageux, si l’on veut se rendre à la gare de Kandersteg, de suivre la route sur quelques centaines de mètres pour emprunter le sentier balisé. Ainsi, on évite de devoir suivre la route qui, depuis Eggeschwand, mène à Kandersteg.

Plus loin, on arrive au bord de la Kander dont on suit la rive jusqu’à Bütschels, où il faut passer sous les voies pour atteindre la gare. Avant Bütschels, on ne manquera pas d’observer les raides talus se trouvant le long de la Kander. Ceux-ci sont le résultat du déchargement des déblais du percement du premier tunnel du Lötschberg.

Itinéraire : Adelboden (Oey) – Bonderlen – I de Louwene – I de Schrickmatte – Bunderchummi – Bunderchrinde – Alpschele – Bärgli – Usser Üschene –   Bütschels – Kandersteg
Distance : 15,5Km
Dénivellation : 1200m
Durée : 6h30

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